En 1934, sous l’égide du très dévoué et dynamique abbé Raymond Cabordel, se constituait la « Jeanne d’Arc d’Orry-La Chapelle ». Il était aidé de nombreuses bonnes volontés.
La salle Saint-Louis, première salle de l’association, servait au catéchisme, au patronage du jeudi et à des représentations théâtrales amateurs. L’abbé avait créé les troupes « Saint-Louis » et « Jeanne d’Arc », ainsi que le chorale « Sainte Cécile ».
Les activités se sont maintenues, malgré tout, pendant la guerre.
Après quelques années de ralentissement dues au décès de l’abbé Cabordel, Monsieur Robert James relançait l’esprit « Jeanne d’Arc », dans un souci de continuité. Il caressait le projet d’ouvrir une salle de cinéma, qui servirait aussi de cadre à des nombreuses manifestations culturelles.
Grâce à son entêtement, à sa femme solidaire, à tous ceux de son entourage qui lui ont prêté des fonds, le projet s’est concrétisé, à partir de 1951.
Après de longs et difficiles travaux exécutés par les bénévoles, l’inauguration du cinéma a eu lieu le 27 mars 1953. Après un accouchement un peu laborieux, le CINEDORI était né.
Immense succès ! A l’époque, la salle, qui comportait 371 places, était souvent pleine. L’affluence y était telle qu’à plusieurs reprises, il a fallu mettre des chaises dans le hall d’entrée, malgré les 3 séances par semaine !
L’arrivée des films américains et du « technicolor », et l’absence d’autres loisirs (télévision, salle des fêtes) ont beaucoup contribué à ce succès.
Côté salle
Il y avait 4 contrôleurs de tickets, 2 placeuses au balcon et 2 à l’orchestre, avec leur traditionnelle lampe électrique. La séance commençait par la projection des actualités, d’un documentaire, et d’un dessin animé. A l’entracte, les placeuses passaient dans les rangs avec leur corbeille pour vendre les esquimaux glacés et les confiseries. Au balcon, pour les malentendants, il y avait des écouteurs « fabrication maison » le long du mur de la cabine.
Côté cabine de projection
Il y avait deux appareils de projection. Il fallait changer de bobines et d’appareil toutes les 10 minutes, sans se tromper dans l’ordre. Il pouvait y avoir jusqu’20 à 22 bobines selon la longueur du film. Lorsque, malencontreusement, une bobine tombait, c’était environ 300 mètres de film déroulé et emmêlé…
La lumière était fournie par la combustion de charbons, qu’il fallait surveiller attentivement, et changer rapidement quand ils étaient usés, sous peine de voir l’écran devenir tout noir.
Cinédori a servi également à de nombreuses manifestations
- quelques bals (démontage des sièges le samedi et difficile remontage pour la séance du dimanche)
- du théâtre
- des diaporamas
- des concerts
- des galas de fin d’année des écoles
- des kermesses
- l’élection annuelle de la Reine des Fleurs, au cours d’un gala de variétés organisé par des associations orrygeoises
- des réunions diverses
De nombreux bénévoles se sont investis pour le Cinédori, jusqu’à 5 ou 6 personnes d’une même famille. Ils ont toujours animé et sauvé notre Cinédori, malgré les nombreuses difficultés, notamment financières.
Les bénévoles d’aujourd’hui, toujours aussi actifs et motivés, ont le désir de maintenir cet héritage, et d’emmener l’association vers demain, et la volonté d’avancer avec le progrès.